Des nouvelles de David

De retour au domicile aprés une semaine à l'hopital en Suisse à Lausanne puis à Toulouse. Je vais vous raconter cette semaine difficile mais tout d'abord je tiens à vous remercier infiniment pour tous vos messages de soutien que j'ai lu et relu sur mon lit d'hopital. Ca m'a beaucoup touché et remonté le moral aprés ce nouveau coup dur,trés dur... Je remonte le fil de l'histoire, samedi 5 mai, étape reine du Tour de Romandie, j'arrive dans un virage en épingle pas dangereux à faible vitesse, un mauvais coup de frein trés certainement et ma roue avant glisse... pas affolé je me relève rapidement pour récupérer mon vélo, et là je sens que ma jambe n'est pas droite, que je ne peux pas remonter sur le vélo... la douleur n'est pas forte mais je ne peux pas rester debout... Ensuite de longues minutes sous la pluie et le froid attendant l'ambulance, je suis abattu, je sais que ce qu'il m'arrive est encore grave... je pense déjà à une fracture au niveau de la hanche... mes premiers mots à mon médecin sont "ça y est c'est fini, j'arrête tout, c'est la dernière fois qu'on me voit en course". Dans l'ambulance me conduisant à l'hopital c'est plus la douleur morale que physique qui m'accompagne. Je culpabilise de tomber cette fois ci car contrairement au Critérium International ou ça tombe devant moi et ou je ne fais pas d'erreur, là c'est moi seul qui négocie mal le virage ( je ne sais toujours pas vraiment pourquoi je glisse) en ayant pourtant pris la précaution de ne pas prendre de risque comme à mon habitude dans la descente... Le coup est dur, d'autant plus dur que j'avais vraiment travaillé dur et comme je ne l'avais jamais fait durant ma carrière pour revenir au niveau, que le combat sur le tendon était gagné, que je me sentais bien physiquement avec un moral de cadet... que j'étais sur de revenir aussi fort qu'avant... et là tout s'écroulait! Sans surprise, le radiologue me diagnostique une fracture du col du fémur gauche, il m'annonce qu'il faut m'opérer vite dans la soirée! Le médecin de l'équipe ainsi que les deux directeurs sportifs reste présent à mes côtés jusqu'à l'opération... Je leur exprime mon ras le bol, mon abattement, mon désir d'arrêter la carrière... j'en ai les larmes aux yeux... le vélo m'a beaucoup apporté, j'ai connu des moments si beau, si fort comme mes deux victoires d'étapes sur le tour de France, mais là c'est trop dur, je n'ai plus la force de me battre, plus envie de prendre le risque de recommencer tout ça,se battre un an pour que tout s'écroule en qques secondes.... L'opération dure 1H30 et est parfaitement réussi...on me fixe deux tiges en titane. Suive 3 jours à Lausanne ou je reçois beaucoup d'appels et de textos de soutien. Le moral est revenu et je préfère faire le vide dans ma tête au niveau du vélo et de mon avenir professionnel. Je pense surtout à retrouver mes proches à Toulouse, ma femme et mon fils. Je pense également à faire une bonne rééducation, pour ma santé, pour la vie de tout les jours et pour pouvoir faire du sport dans de bonnes conditions physiques. Mardi je suis transféré en avion jusqu'à Toulouse ou j'y reste jusqu'au vendredi. Je reçois la visite de ma famille et mes amis. J'ai également la visite d'Eric Boyer qui m'exprime le soutien de Cofidis dans ce moment difficile, que l'équipe ne me laisserait pas tomber et que si je souhaitais poursuivre l'aventure avec eux il n'y aura pas de soucis... mais que dans tout les cas il respecterait mon choix et que c'était à moi seul de décider! Avec le recul, ma décision d'arrêter le soir de la chute était un peu trop brusque... et j'ai décidé de me laisser le temps à ce choix important, beaucoup de temps je pense, d'ici la fin de l'année...Une chose est sur la saison 2007 est terminé, je vais me consacrer à remettre mon corps et mes deux jambes d'applomb sans précipitation...Et quand ça ira mieux, et que je remonterais sur un vélo pour le plaisir, et pour remuscler, car c'est également bon moyen pour la rééducation au bout de 3-4 mois, je prendrais une décision. Mais comme toujours dans ma carrière seul l'envie et le plaisir guideront mon choix... Si je dois poursuivre , ça ne doit pas être la peur au ventre de retomber, ni pour faire plaisir, ni pour l'argent, ni en faisant les choses à moitié... c'est que je me sentirais prêt physiquement et surtout mentalement pour me lancer le défi de finir ma carrière en beauté (sur le TDF 2008 par exemple) avec la certitude que je serais aussi fort qu'avant et que je peux effectuer un de mes rêves,gagner une étape de montagne sur le Tour.
Merci encore pour vos encouragements...ça m'a vraiment fait plaisir!!! Et bonne fête Estelle avec un jour de retard, tu peux presque mettre des liens de ce blog dans la rubrique rééducation d'un sportif de haut niveau! A bientôt!