mercredi, mars 12, 2008

Interview de David

David Moncoutié attend des jours meilleurs

Le Belge Steegmans a devancé Hushovd au terme d'une étape aux allures de classique. Pendant ce temps-là, le grimpeur David Moncoutié attend une éclaircie, après deux saisons perturbées.
Dans son salon, David Moncoutié adore faire la pluie et le beau temps. Météorologue à ses heures perdues, il excelle dans les prévisions à huit jours. Sur son vélo, le grimpeur de Cofidis déteste le mauvais temps, spécialement les routes glissantes que le peloton de Paris-Nice emprunte depuis dimanche. Lors du prologue, Moncoutié est resté en dedans. Pas de risque. Lundi, dans une étape raccourcie à cause des vents violents, il a évidemment été le premier à sauter et rallia l'arrivée en bon dernier. Hier sur les routes poisseuses menant au Beaujolais, Moncoutié a déboursé un gros quart d'heure. Il serre les dents et se crispe sur les cocottes de frein. Surtout ne pas tomber et attendre que ça se passe.
« Je ne suis pas là pour viser le classement général, prévenait le double vainqueur d'étape sur le Tour de France (2004 et 2005), en début de semaine. L'objectif, c'est une étape. Sur mon terrain favori et avec un peu de soleil, j'espère trouver l'ouverture. Il y a plusieurs étapes vallonnées qui devraient bien me convenir dans les jours à venir. » David Moncoutié veille d'abord à ne prendre aucun risque, après deux années gâchées, sur chute. En 2006, il s'était gravement blessé au genou droit sur le Critérium international. Et en 2007, le Lotois installé à Lyon s'était fracturé le col du fémur sur le Tour de Romandie. Deux mois de juillet à regarder le Tour à la télé.
« C'est oublié, j'ai tiré un trait sur ces deux saisons perturbées, soupire Moncoutié, qui n'a pas mis longtemps à retrouver son coup de pédale dans les cols, en prenant une 2e place probante derrière Botcharov lors de l'étape du Mont-Faron, sur le récent Tour Méditerranéen. J'ai débuté ma saison en Australie. J'avais repris un entraînement sérieux mi-septembre. Mais cela fait longtemps que je n'ai pas eu à enchaîner huit jours de course. Je sais que ce sera difficile. Mais il faut que j'en passe par là pour me libérer totalement. Je peux pédaler sans gêne, maintenant il faut que les conditions soient réunies. »
Les difficultés vont s'enchaîner à partir d'aujourd'hui, avec le col de la Croix de Chaubouret dans le Forez, où il neigeait hier. Jeudi, il y aura l'ascension du Ventoux par le versant inédit du Mont-Serein. Puis jusqu'à Nice, les cols s'enchaîneront lors des trois derniers jours. David Moncoutié arrive sur son terrain de prédilection avec l'intention de se tester. « Paris-Nice, c'est un cran au-dessus par rapport au Tour Méditerranéen. Je vais vite être fixé sur mon niveau. »

Vincent COTÉ.www.ouest-france.fr/

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