mardi, septembre 06, 2011

16ème étape : Villa Romana La Olmeda – Haro (180 km)

Une étape que l’on pouvait difficilement dessiner plus plate. Une sorte de deuxième jour de repos de suite, en fait… Sauf pour les sprinteurs qui seront encore là, et à qui l’étape ne pourra pas échapper

Résultats : Victoire de Haedo devant Petacchi et Bennati.
Au général, Cobo en rouge suivi de Froome à 22" et Wiggins à 51". David est 34ème à 39'30".

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bel article de laurent Vergne sur Eurosport (1r septembre) à propos de David. Titre du papier "Moncoutié n'a pas à rougir".

A lire, à relire et à faire partager.

Pierre

Anonyme a dit…

Moncoutié n'a pas à rougir

Il y a des victoires qui font plus plaisir que d'autres. C'est comme ça. Ça ne s'explique pas. Ça se ressent. En ce qui me concerne, celle de David Moncoutié, mercredi, entre dans cette catégorie. Je connais peu de coureurs français qui ont subi autant de critiques ces dix dernières années. Il n'en a pas volé certaines. Oui, il court derrière. Oui, il a une peur exacerbée de la chute. Oui, il a parfois un côté un peu dilettante qui peut agacer. Oui, il ne sait pas descendre. Et alors? J'ai toujours eu l'impression qu'il y avait une sorte, non pas d'acharnement, mais de facilité à lui tomber dessus. Plus aisément que sur d'autres.

Pour tout dire, j'ai parfois trouvé qu'on le traitait injustement. Il y a une part d'affectif là-dedans. J'ai toujours beaucoup aimé Moncoutié. Le coureur et le bonhomme. C'est toujours un plaisir de faire une interview avec lui. Il est agréable et intéressant. Il n'est pas si fréquent de combiner ces deux qualités. Mais ce qui m'a toujours plu chez lui, c'est son côté atypique.

Moncoutié, c'est un personnage à part. Il n'a jamais porté en lui l'ambition qui fait les grands champions. Il lui a sûrement manqué ça. Mais c'est un type qui aime profondément le vélo. Il roule pour le plaisir de rouler. Il y a quelques années, lors d'une interview, je me souviens qu'il nous avait dit que le vélo n'était pas un métier pour lui, mais une façon de vivre. Quand il allait chercher le pain à la boulangerie, il prenait son vélo. "Le jour où j'aurais envie d'y aller à pied, il sera temps d'arrêter ma carrière", m'avait-il confié.

Visiblement, il a encore envie d'y aller en vélo. A 36 ans, il continue d'évoluer par séquences à un très haut niveau. Voilà pourquoi il serait temps d'arrêter de le pourrir à la moindre occasion. Parce que son palmarès est tout de même très présentable. Deux étapes gagnées sur le Tour de France, quatre sur la Vuelta, trois maillots de meilleur grimpeur sur cette même Vuelta, des étapes du Dauphiné ou du Tour du Pays Basque, pour ne citer que les aspects les plus prestigieux de son palmarès. On a fait plus vilain.

Puis il y deux autres aspects de Moncoutié que l'on ne peut négliger: sa fidélité et son intégrité. Il aura effectué toute sa carrière chez Cofidis. C'est rarissime de nos jours. Et s'il n'y avait que des Moncoutié dans le peloton, les affaires de dopage feraient moins souvent la Une des médias. Je me souviens des mots de François Migraine au moment de l'affaire Cofidis, en 2004. Ecoeuré, le patron de Cofidis avait failli jeter l'éponge. Il avait eu cette phrase: "de tous les coureurs de mon équipe, il n'y en a qu'un dont je sois sûr, c'est Moncoutié. Lui, j'en mets ma main à couper."

L'intéressé avait été touché, mais aussi gêné. Il ne voulait pas servir d'exemple. C'est tout lui, ça. Il n'en a d'ailleurs jamais rajouté dans le côté chevalier blanc. Il n'a jamais donné de leçon, jamais râlé devant l'avalanche d'escrocs qui ont dévalé les pelotons tout au long de sa carrière. Il n'a pas fait de bruit et c'est tout à son honneur. Moncoutié n'a jamais éprouvé le besoin de s'épancher sur ce sujet. Il n'est pas propre par fierté, mais par conviction. Peu importe ce que font les autres, seule compte sa conception du cyclisme.

Pour finir, Moncoutié a gagné mercredi, un an, jour pour jour, après la mort de Laurent Fignon. Je ne suis pas un acharné du symbole à tout prix mais là, c'est plus fort que moi. Fignon n'a pas été le dernier à bâcher Moncoutié à l'occasion. Pourtant, ces deux là partagent une forme d'anticonformisme, même si tout les sépare, de leur caractère à l'ampleur de leur palmarès. N'empêche. S'il a suivi cette étape de là où il se trouve, je suis sûr que l'ami Fignon a dû apprécier.

Laurent Vergne - EUROSPORT

Ben

William Fly a dit…

Très bel article, merci !