Il y presque un an, au sommet du Pla de Béret (Espagne), devant des coureurs comme Valverde (Caisse d’Epargne) ou Contador (Astana), David Moncoutié (Cofidis) renouait avec la victoire sur le tour d’Espagne 2008. Après deux de galère, de chutes, de problèmes de santé, ce succès d’étape était comme une forme de renaissance. David en profitait ensuite pour s’emparer du maillot rouge du leader du classement de la montagne qu’il amenait jusqu’à Madrid (arrivée finale) et prenait également une belle 8ème place au classement général.
2009 pouvait alors commencer. Sur les chapeaux de roue ! Vainqueur en solitaire et au prix d’un spectaculaire effort dans l’ascension du Mont Faron malgré une chute au pied, lors de la dernière étape du tour Méditerranéen. Vainqueur d’étape, de nouveau en solitaire, à Saint-François Longchamp, sur le Dauphiné libéré, après les ascensions du Galibier, de la Croix de Fer et d’une partie du col de la Madeleine, le français pouvait envisager avec optimisme et ambition son tour de France.
Point n’en a été. David terminait sa grande boucle à une anodine 58ème place sans avoir pu briller dans son domaine de prédilection, la montagne. Après quelques jours de réflexion, il annonçait que ce serait son dernier tour de France. Quant à terminer sa carrière en fin de saison, il prendra cette décision lors de la 1ère semaine de course du tour d’Espagne.
C’est dire si cette Vuelta, la 64ème du nom, qui partira d’Assen (Pays-Bas) ce samedi 29 août, revêt une importance pour le français, coureur chez Cofidis depuis 1997, une belle preuve de fidélité. Joint par téléphone, à l’aéroport, juste avant de rejoindre Assen, David répond aux questions de Vélo-club.net.
« J’aime toujours autant le vélo ! »
Vélo-Club.Net : Dans quel état d’esprit prenez vous le départ de cette Vuelta, la 2ème de votre carrière ?
David Moncoutié : Si j’ai pris le départ du tour de France avec un peu de pression et l’envie de bien faire, je pars sur la Vuelta décontracté, l’esprit tranquille.
VCN : Pourtant, l’année dernière, vous faites une excellente performance sur la Vuelta ?
D.M : C’est, en effet, un excellent souvenir. C’est pourquoi, j’ai envie d’y retourner. Je remporte une étape et le maillot rouge du meilleur grimpeur. Je rentre aussi dans le top 10 du classement général.
VCN : 8ème en fait !
D.M : C’est exact. Mon ambition, cette année, sera de remporter également une étape.
VCN : Le fait de partir des Pays-Bas pour courir un tour d’Espagne ne vous gêne pas ?
D.M : C’est un début d’épreuve qui ne me plaît pas forcément. Mais, au bout de 4 ou 5 jours, nous serons descendus dans le sud-est de l’Espagne, il y fera assez chaud. Ce seront ensuite des conditions qui me conviennent beaucoup mieux. Cependant, cela fait bizarre d’attaquer une Vuelta en partant des Pays-Bas. Si c’est occasionnel, pourquoi pas ? La logistique sera néanmoins compliquée.
VCN : Avez-vous pris connaissance avec précision du parcours ?
D.M : Très vaguement. Mais l’Espagne me réussit bien. C’est un parcours annoncé comme montagneux et l’équipe peut atteindre ses objectifs.
VCN : A savoir lesquels ?
D.M : Il y a un amalgame entre jeunes coureurs et coureurs plus expérimentés. C’est un bon groupe. Ils sont trois à ne jamais avoir couru un grand tour (Rein Taaramae – Julien El Farès et Jean-Eudes Demaret). Ils vont donc le découvrir. Taaramae peut jouer le général. Amaël Moinard également. Il me semble le plus régulier de nous tous. Sinon, nous viserons plutôt des victoires d’étapes.
VCN : Quelle analyse faîtes vous de votre tour de France ?
D.M : Ce tour ne m’a pas souri. Il me laisse un petit goût amer. Je n’ai jamais été bien et pourtant, au départ du tour, j’étais très optimiste. Je sortais d’un bon Dauphiné. Je ne sais pas pourquoi cela n’a pas marché. Certes, je chute deux fois en 1ère semaine et je connais d’autres problèmes pendant la dernière semaine. En fait, je crois que c’est une succession de petits pépins.
VCN : Etes-vous certain de ne plus courir le tour et de rester sur ce dernier constat ?
D.M : Place aux jeunes ! J’ai couru 9 tours de France, finit à la 13ème place au général en 2002. J’ai gagné deux étapes (11ème étape en 2004 et 12ème étape en 2005). J’aurai désormais d’autres objectifs.
VCN : Vous prolongez donc votre carrière l’année prochaine ?
D.M : Il n’y a rien de signer. Ma décision d’arrêter ou de continuer un an n’est pas encore prise. Je vais attendre de voir comment se passe ma 1ère semaine sur la Vuelta pour me décider. Mais, quoi qu’il en soit, l’édition 2009 sera mon dernier tour de France.
VCN : Si vous arrêtez, ce sera sans regret quand on voit encore vos dernières performances, notamment sur le tour de l’Ain ?
D.M : Le tour de l’Ain, ce n’est pas la Vuelta, ni le tour de France bien entendu. J’aurais pu gagner cette étape (3ème au général). Mais Rein (Taaramae) était lui aussi costaud et comme il a attaqué au pied du dernier col (le grand Colombier), celui qui était devant était prioritaire. Il n’a pas fléchi et j’ai été très heureux qu’il gagne. Aujourd’hui, j’ai toujours envie de m’entraîner. Je prends toujours du plaisir à faire du vélo. En fait, j’aime toujours autant le vélo. A voir maintenant si j’ai encore envie de courir en compétition ?
VCN : Que pouvons-nous vous souhaiter pour votre fin de saison ?
D.M : De prendre du plaisir à courir la Vuelta et d’y gagner une étape.
Propos recueillis par Frantz Delagrange (Velo-club.net)
A suivre sur Eurosport à partir de 14h00.
